« La grille figée empêche la figuration bien que celle-ci puisse être perceptible pour quiconque cherche à la déceler.» C'est en ces termes que Gerhard Richter énonce le paradoxe de la grille dans l'art contemporain et son ambivalence par rapport à la «figuration». Aussi, à la différence de la grille moderniste qui affirmait l'autonomie de l'art et mettait en place chez Mondrian ou Agnès Martin une structure d'ordre, emblème et mythe du pictural, ici la grille n'existe qu'à effacer «la figuration» pour mieux la faire réapparaître.
Indifférente à l'opposition historique entre l'abstrait et le figuratif, elle obéirait à une toute autre logique et mettrait en oeuvre de nouvelles procédures: figer, empêcher, révéler. Elle serait comme l'interface miroirique du monde où l'ordre et l'aléatoire s'inscriraient... »
Christine Buci-Gluksmann
Catalogue de la Galerie Debras-Bical,
Bruxelles, 1995